Le partenariat entre Scott Snyder et Comixology se poursuit après le faible Démons et le très beau Clear, avec La nuit de la Goule qui bénéficie, lui aussi, d’un artiste de premier choix en la personne de Francesco Francavilla.
Un passionné enquête sur La nuit de la Goule, un film d’horreur qui aurait disparu dans un mystérieux incendie. Il retrouve son réalisateur qui vit dans une maison de retraite. Mais le maléfice de la Goule pourrait bien se réveiller…
Une bonne série B horrifique
Scott Snyder livre une bonne série B horrifique qui coche toutes les cases du genre. Le mystère s’appuie sur un personnage marqué physiquement dont rien que l’aspect inspire l’horreur, et dont les propos sèment le trouble dans l’esprit du lecteur. Le scénariste dispose également des fausses pistes qui ne trouvent pas forcément d’explications. Les contextes familiaux du passionné comme du réalisateur amènent leur lot d’émotion. Pour finir, l’origine de la Goule trouve sa place pendant la première guerre mondiale où l’esprit vacillant des soldats ne peut qu’être source de légendes diverses.
Un déroulé classique et avare en surprise
Tous ces éléments déjà croisés dans d’autres récits du même genre auraient pu être absorbés dans un déroulé original. Mais Scott Snyder ne trouve pas cette patte singulière qui démarquerait La nuit de la Goule de ces productions. Les rebondissements comme la fin sont très prévisibles et le lecteur n’est que très rarement surpris. D’autant que le rythme perd un peu en dynamique, le scénariste se montrant, comme souvent, assez verbeux. La lecture reste agréable mais cela tient surtout à la partie graphique parfaite de Francesco Francavilla.
Une partie graphique délicieusement angoissante
L’artiste livre une prestation majeure ! Par son trait qui juxtapose des couleurs puissantes à des noirs épais, Francavilla crée une sensation d’angoissante permanente, tout en choisissant des cadrages très cinématographiques. Les séquences passées trouvent un dégradé de gris, là aussi fort inquiétant.
Scott Snyder propose une série B horrifique classique portée par la délicieuse partie graphique signée Francesco Francavilla mais qui manque furieusement de surprise pour totalement convaincre !