Iron Man & Avengers #005 (VF – Panini Comics)

Après deux mois d’absence, le kiosque revient sur le site. Ce mois-ci c’est Civil War II : The Oath, épilogue à l’évent et finalement Road to Secret Empire. La critique se focalise donc sur le bloc Captain America : Steve Rogers, les deux séries Iron Man font seulement l’objet d’un commentaire rapide. 

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[toggle title= »Invincible Iron Man #4 – 5.5/10″]

Scénario: Brian M Bendis – Dessins: Stefano Caselli

Riri et Pepper Potts font face au Techno Golem et son armée de ninjas. C’est tout ce que vous aurez dans ce numéro, expéditif et globalement vide. Les dialogues inexistants, comme l’intrigue, font que mon implication est très limitée, le rapport de force n’est même plus respecté. Potts est une combattante hors pair (depuis quand …), Riri s’avère intangible, les Ninjas sont simplement incapables. Heureusement, Riri continue de se développer, le personnage possède une vraie côte sympathie, et Caselli est très expressif aux dessins, le titre est très attirant visuellement. 

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[toggle title= »Infamous Iron Man #5 – 7.5/10″]

Scénario: Brian M Bendis – Dessins: Alex Maleev

Grimm se réveille dans un vaisseau du S.H.I.E.L.D, interrogé par Hill, il nous raconte la rencontre familiale des Fatalis. La série est très bonne, très jolie, et se laisse découvrir. Fatalis prend une dimension supplémentaire avec cette réunion qui l’affecte sérieusement, surtout qu’une version de Reed pourrait changer la direction de la série. Les motivations profondes de Victor ne sont toujours par claires, le mystère est total. Mais, mais, Bendis n’est apparemment pas au courant du Spencer-verse, la charpente Marvel du moment. Maria Hill n’est plus la directrice de l’organisation, enfin ce personnage exécrable est écarté. Steve Rogers a été nommé, avec les pleins pouvoirs absolus, il serait appréciable de se mettre à la page, l’incohérence est particulièrement gênante. 

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[toggle title= »Civil War II : The Oath – 9/10″]

Scénario: Nick Spencer – Dessins: Rod Reis, Phil Noto, Szymon Kudranski

L’une des lectures du mois chez Panini Comics, Spencer fait le lien avec Civil War II, tout en pointant vers Secret Empire. Steve Rogers, dans un miroir évident avec Civil War : The Confession, se livre à Tony Stark plongé dans un coma. Ce numéro permet donc à l’auteur d’inclure la guerre civile dans le plan de domination de Rogers. La première force de ce Serment, réintroduire Civil War II, trop rapidement chassée de l’éditorial. Puis, le personnage présente son idéal, démontre en quoi la vision contemporaine des héros est fausse, en quoi lui, pourra sécuriser l’Amérique et le Monde. Le numéro est très bavard, mais sert véritablement un propos toujours plus actuel sur un régime aux fondations totalitaires. Spencer propose une réflexion sur le peuple, ses conceptions, ses peurs. Le plan de Rogers atteint de nouveaux sommets, ce dernier se retrouve à la tête du S.H.I.E.L.D. Mais en plus, après les débâcles récentes, le nouveau directeur possède les pleins pouvoirs, l’organisation étant maintenant la première force mondiale, devant les gouvernements, les questions posées sont plus qu’intéressantes et rappelleront certaines scènes du cinéma galactique. Les manigances de Captain sont jouissives à suivre, le discours ultra sécuritaire et protecteur aveugle tout son monde. Les ficelles sont habilement tirées par un Cap qui joue sur tous les fronts, il se retrouve petit à petit seul maître à bord, tous les pions sont évincés numéro après numéro. La construction vers Secret Empire enclenchée depuis Captain America : Steve Rogers #1 trouve un nouvel écho ici, la page finale est un bon coup de poing, après certaines punchlines qui choquent vraiment (dans le bon sens du terme) dans la bouche de Steve, « Je vais détruire tout ce que vous avez bâti » est d’une puissance rare. 
Mais en plus de la pertinence narrative, il se dégage une froideur glaciale du numéro, grâce à un trio artistique complémentaire. En effet, le très bon Reis, Noto et Kudranski (le moins convaincant des trois), installent un style réaliste qui implante d’autant plus les idées de Cap. Les teintes bleutées descendues, des gris et des blancs jamais nets participent à la sévérité du numéro, les rares notes de couleurs n’évoquent que la violence. 

Avec ce numéro à la fois épilogue de Civil War II et prochaine marche vers Secret Empire, Spencer n’en finit plus de détruire à petit feu le monde Marvel. Les propos de la Sentinelle de la Liberté maintenant dirigeante du monde sont d’une froideur imparable, « Ainsi s’éteint la liberté, sous une pluie d’applaudissements » qu’elle disait. Mais en plus, le numéro repose sur une ambiance graphique sobre, en adéquation parfaite avec la narration. 

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[toggle title= »Captain America : Steve Rogers #11-13 – 7.5/10″]

Scénario: Nick Spencer – Dessins: Jesus Saiz, Raffaele Ienco, Javier Pina, Andres Guinaldo, Ro Stein

Panini est généreux avec les lecteurs de Cap, pas moins de 3 numéros au sommaire (non chapitré…), avec pour enjeux l’implication du Baron Zémo dans le plan de domination de Steve. On le sait depuis quelques temps maintenant, les deux personnages se connaissent intimement depuis longtemps. Et si vous ne pouviez supporter de telles modifications, vous allez pester. Certaines planches sont très dérangeantes pour le fan du Captain, cette accolade fraternelle en tête. L’auteur n’hésite pas à démonter certains classiques du Bouclier,  la relation Steve / Bucky n’y échappe pas puisque le jeune héros passe pour une simple couverture sacrifiable. Ces numéros sont très couillus de la part de Spencer. Le complot prend une autre dimension, en plus de celle acquise dans The Oath, toute la super criminalité semble maintenant sous les ordres de Zémo, premier lieutenant de Rogers. La montée en puissance vers Secret Empire (janvier 2018 en France) est haletante, la pression monte. 

La force de ces numéros et de cette série : la réinvention des grands classiques. Spencer ose, remodèle, propose une version fraîche mais qui joue constamment avec nos personnages favoris. La construction de son event n’est pas précipitée, les pions se mettent en place, la chute du monde marvel semble inévitable (avant le prochain relaunch, ne soyons pas dupes). Le travail de Spencer est vraiment à découvrir. 

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Véritable charnière vers Secret Empire, le kiosque est quasi immanquable. Spencer propulse sa série vers l’échéance finale. L’intérêt ? La lente descente aux enfers de Marvel, floué par un Captain America savoureux de malice, à l’idéal terrifiant mais très assuré. Le kiosque peut aussi compter sur ses titres Iron Man, en dépit de certaines maladresses plus ou moins grossières. La lecture est plus que conseillée. 

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Pour découvrir et commander ce numéro, c’est par ici:

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