Daniel Warren Johnson est un de nos auteurs préférés. Extremity, Murder Falcon en indépendant ou Beta Ray Bill et Wonder Woman Dead Earth chez les Big Two font partie des lectures coups de cœur des dernières années ! Auteur complet, l’artiste possède ce talent singulier de savoir allier action et émotion avec brio. Ce délicat équilibre atteint des sommets dans Do A Powerbomb qui nous a régalé à sa lecture VO et dont la relecture dans la version proposée par Urban Comics n’a fait que confirmer notre amour pour ce récit indispensable !
Lona Steelrose souhaite suivre les pas de sa mère, disparue tragiquement lors d’un combat, en embrassant une carrière de catcheuse, malgré les réticences de son père, considérant cela comme trop dangereux. Mais son destin bascule lorsqu’elle croise le chemin d’un nécromancien qui lui propose un pacte surnaturel…
La famille au centre du récit
Comme il aime souvent le faire dans ses histoires, Daniel Warren Johnson impose, au centre de Do A Powerbomb, une cellule familiale forte qui implose sous la force d’un évènement tragique. S’en suit une quête profondément humaine où les personnages vont se révéler à travers leurs fragilités et leurs forces. L’artiste sait parfaitement travailler les liens qui unissent ses personnages en les faisant évoluer au gré de séquences fortes et souvent émouvantes écrites avec une belle justesse.
Des éléments décalés réjouissants
Comme dans toutes ses créations, Daniel Warren Johnson adore injecter des composantes décalées qui impose l’originalité de ses séries et offrent un côté réjouissant pour le lecteur. Le catch permet évidemment à l’auteur de se faire plaisir en imaginant des combattants totalement dingues venus d’autre monde. L’aspect surnaturel est également incarné par le nécromancien, lui aussi, particulièrement barré. Traversé par une folie certaine et un côté retors, le personnage offre quelque grand moment !
Pas besoin d’aimer le catch
Le catch est, avec la bande dessinée, la musique et la bière, l’une des passions de Daniel Warren Johnson. L’artiste, tombé récemment en amour de cette discipline en regardant le G1 Climax, compétition masculine de catch professionnel se déroulant annuellement au Japon, démontre sa capacité à s’emparer graphiquement de cet univers singulier et pourvoyeur d’envolées artistiques les plus folles. Mais l’auteur se montre suffisamment subtil dans son écriture pour que le lecteur profane ne soit tenu à l’écart de son récit, voire se prenne à son tour de passion pour ce sport spectacle !
Un équilibre parfait
Ce qui fait tout le sel et la caractéristique des récits de Daniel Warren Johnson se retrouve dans Do A Powerbomb. Le comic est un mix parfait d’action, d’émotion et de développement de personnages, l’auteur trouvant un équilibre exceptionnel dans son écriture. La fluidité narrative qu’il parvient à obtenir permet de faire de Do A Powerbomb un véritable page-turner !
Graphiquement génial
L’action, dans un comic ayant pour contexte le catch, peut difficilement être laissée de côté, tout comme dans une BD signée Daniel Warren Johnson ! Son dessin, bourré d’énergie, fait évidemment merveille dans ces scènes de catch qu’il connait sur le bout des crayons ! L’artiste maitrise totalement les codes chorégraphiques de la discipline. L’extravagance de ce sport spectacle explose dans des planches à la composition survoltée. Même pour le profane, c’est un régal ! Daniel Warren Johnson offre également une place importante aux onomatopées explosives qu’il soigne particulièrement et qui prennent une part importante dans les scènes d’action. Mais l’artiste sait aussi jouer sur l’émotion pour transmettre les sentiments, notamment en travaillant son storytelling et l’expressivité de ses personnages. On retrouve également le talent de coloriste de Mike Spicer pour mettre an valeur, avec virtuosité, le trait ébouriffé de l’américain ! Un duo magique !
Génial, tout simplement !